Test de Dead Pool
Sur toutes les plateformes confondues, les jeux Spider Man ne manquent pas. On a tous déjà incarné au moins une fois l’homme-araignée. Mais que diriez-vous de changer un peu de style ? Incarner un super mutant qui n’aurait d’autre pouvoir que son facteur guérisseur et son charisme infini pourrait s’avérer amusant. Mais où trouver meilleur blagueur que Spider Man ? Mesdames et messieurs, l’incroyable Dead Pool fait enfin son entrée en scène. Un tonnerre d’applaudissement pour lui je vous prie.
Pour commencer, laissez-moi introduire le personnage. En plus d’être mon comics Marvel préféré, Dead Pool, connu aussi sous le nom de Wade Wilson, et une expérience du projet Arme X. Il a acquis le facteur guérisseur (très proche de celui de Wolverine) et ne peut donc pas mourir. Sous son costume moulant en cuir rouge et noir, Dead Pool a une apparence assez hideuse car il fut gravement brûlé après l’opération de l’arme X et le facteur guérisseur a enregistré l’aspect de son corps brûlé par défaut. Wade garde donc constamment son masque car la vue de son véritable visage ferait vomir les minettes à l’estomac pourtant bien accroché. Dead Pool est le seul personnage de Marvel conscient d’être dans une BD et cela dérange un peu son esprit en y incluant plusieurs personnes (voix avec lesquelles il parle souvent) ; ce qui fait de lui le personnage le plus proche du lecteur ou une sorte de caricature volontaire de ses camarades mutants (oui car Dead Pool a sa propre volonté ok ?).
Bon assez parlé des comics et parlons plutôt du jeu. Il se résume en un assez bon beat them all qui n’est pas sans rappeler les récents épisodes de Castlevania Lord of Shadow (ouah je viens d’avoir un frisson de crainte en écrivant ce titre). Comme Dead Pool aime le faire, on va découper ce test et en étudier les moindres morceaux.
Pour commencer, le scénario : il est assez particulier et a le mérite d’être sûrement le scénario le mieux exploité pour cette adaptation. On contrôle Dead Pool qui part juste à l’aventure afin de tester lui-même son jeu. Pour rester proche de la BD, je trouve que cette solution est vraiment un bon point dans la mesure ou Dead Pool est conscient d’être dans le jeu tout comme lorsqu’il était dans le comics. Du coup, un univers de blagues (plus ou moins douteuses je l’admets mais ça arrive même aux meilleurs de sortir des blagues nulles) s’ouvre à nous tout au long de l’aventure. Il se permet donc de briser le 4ème mur et personnellement, je trouve ça vraiment très fun d’avoir un personnage de jeu vidéo qui s’adresse à nous directement, parfois même face à la caméra (comme lors des exécutions où notre cher Wade frime en exécutant une acrobatie cinématique juste pour nos beaux yeux). Dans le scénario, le jeu est censé être en cours de développement. Wade doit alors tout de même faire très attention à ses actions car si il fait trop de montages ou d’actions badass, le budget viendra à manquer pour le bon déroulement du jeu. Évidemment, cela n’influence en rien le gameplay (sauf quelquefois avec le passage en 8 bit par exemple qui n’est pas sans rappeler un Zelda). Il s’agit plus d’une blague de plus apportée par le potentiel du scénario. Il n’y a donc pas vraiment d’histoire si ce n’est que l’on contrôle un guignol conscient de n’être qu’un personnage de BD/jeu vidéo au milieu de supers héros convaincus de leur propre réalité et gardant leur sérieux H24. En plus des blagues et de l’originalité, le scénario du jeu offre donc un univers totalement décalé et rafraîchissant sans être trop chaotique. En même temps, en prenant Dead Pool comme vedette, il ne pouvait en être autrement.
Bien, comme dirait Wade, « Scénario : fait ! ». Passons au gameplay pour avancer dans sa check list. Comme je l’ai dit plus haut, le gameplay me fait vraiment penser à Lord of Shadow (et encore un frisson !) notamment le deux où on retrouve des graphismes soignés et une interface évolutive mélangeant RPG et pure plate-forme. Les contrôles sont assez simples à prendre en main, les combats sont vraiment basiques et deviennent de plus en plus drôles et même techniques selon les envies du joueur. Le jeu se présente comme un 3th PS et adopte des zooms proches de la caméra qui suit Leon Kennedy dans RE4 lorsqu’on vise pour tirer. Il y’a une visée manuelle et automatique (si on la déclenche suffisamment proche du personnage visé). A part quelques exceptions, comme pour le clin d’œil au premier Zelda en 8 bits, la caméra ne change pas d’aspect et reste très correcte pour suivre les mouvements alentours et bien diriger Dead Pool. De base, Wade dispose d’une paire de sabres et de deux pistolets. On peut décider de la jouer façon Resident Evil 4 si on est un pro de la gâchette (munitions limitées mais pas vraiment rares) ou alors façon guerrier avec le corps à corps. On gagne des DP (Dead Pool point) en tuant les adversaires et cela permet d’améliorer les armes ou les capacités de Wade et même d’en acheter de nouvelles. Dans son arsenal, Wade peut se battre avec des saïs (rapides mais faibles) et des marteaux (lents mais destructeurs), les épées étant l’équilibre entre les deux. Pour la distance, on peut jouer avec les pistolets par défaut, une paire de fusils à pompe, une paire de mitraillettes ou une paire de fusils plasma, chacun ayant une efficacité variable (sauf le plasma que je trouve efficace en toutes circonstances). L’interface magasin est soulignée par une petite musique de super marché qui met bien dans l’ambiance et souligne, encore une fois, le coté décalé. D’ailleurs, je pense qu’il est temps pour nous de cocher la case gameplay de la check list et de passer à la musique du jeu.
Ah franchement, qui ne s’est jamais senti puissant sur un bon rif de guitare hein ? Et bien si le pouvoir du rock peut vous donner l’impression de vaincre des armées à vous seul, il est temps de vous le prouver dans ce jeu. La musique s’adapte plutôt bien aux situations ; calme hors des phases de combats, elle ferait presque penser aux musiques d’espionnage, et elle s’affole un peu pour les combats. Évidemment, vous jouez à Dead Pool, les musiques du top 50 actuel, vous pouvez oublier. En revanche, si comme Wade, vous vous plaisez dans le côté underground et assez hardcore, la musique vous satisfera pleinement en rendant vos combats épiques, pleins de sueur, de sang et de tripes (eh oui Dead Pool sait aussi savoir se salir les mains). La musique est vraiment de qualité et donne encore plus de plaisir à jouer. J’irais même jusqu’à dire qu’elle ravive cette petite flamme combative en chacun de nous pour nous permettre de mieux exploser les clones de Sinistre (le méchant). Pour comparer encore à de l’excellence musicale, on y retrouve un peu la même sensation que dans un bon vieux Castlevania bien rythmé en musique (rappelons-nous de Bloody Tears ou de Battle of the Holy par exemple). Quand on dit que certaines musiques coupent des têtes, l’expression n’aura jamais été aussi bien respectée qu’ici. Et justement, en parlant de têtes qui volent, peut-on mettre ce jeu entre toutes les mains ?
Eh oui, je pense qu’il est temps d’aborder un peu les sujets qui fâchent. Donc maintenant que la musique est faite, on passe aux mauvais côtés. Désolé Wade mais la perfection de ton jeu ce n’est pas pour aujourd’hui… Pour répondre avant tout à la question, la jouabilité est vraiment accessible à tous, seulement, le jeu est sous PEGI 18 de par ses scènes ultra violentes qui me font un peu penser aux « fatalities » de Mortal Kombat, mais aussi ses dialogues assez grossiers ou portant sur des sujets que je déconseillerais aux enfants (sexe, surtout du sexe en énorme quantité bien que tourné en dérision, homophobie et parfois même un peu racisme). Cette atmosphère un peu immorale mais proche des comics est toutefois bien hilarante mais encore faudrait-il avoir la maturité pour en jouir sans en prendre exemple. En même temps, si Dead Pool était poli, ça se saurait non ?
En plus de cela, Dead Pool comprend des problèmes au niveau de la difficulté. Il y a trois modes de difficultés : facile, moyen et hardcore. Seulement, certains passages même en mode facile sont presque impossibles à passer sans mourir au moins une fois à moins de bien serrer les fesses et de s’apprêter à bien suer tant la quantité de clones qui vous tombe dessus est importante. On se retrouve souvent à courir dans tous les sens en espérant ne pas se faire toucher pour recharger notre vie via le facteur guérisseur. D’ailleurs, rien n’indique le temps de recharge de ce dernier (je l’estime à environ 5 secondes mais croyez-moi que ces 5 petites secondes sont interminables quand on est poursuivi par une 40aine d’allumés qui veulent votre peau cramée). On a un peu le même problème avec la téléportation qui ne marche que 3 fois d’affilée sans amélioration mais là encore, rien ne l’indique et on se retrouve à esquiver des coups jusqu’au moment où on n'arrive plus à se téléporter et on se retrouve à lutter ou à se faire rouer de tatanes en attendant le chargement du pouvoir. L’interface est assez complète, certes, mais on joue à Dead Pool, il ne la ferme jamais, en exploitant sa locution, on aurait pu lui faire tenir le compte par exemple plutôt que de lui faire dire « Non attends ! Ça se recharge ». Il y a toujours une solution.
Le prochain défaut que je reprocherais est dû à l’animation. Les mouvements sont bien détaillés, le problème n’est pas là mais plutôt dans la réactivité des touches. Pour éviter certains coups ou casser des défenses, il faut appuyer sur une touche quand celle-ci s’affiche à la manière d’un QTE ; mais on a le réflexe d’appuyer dès l’apparition de la touche à l’écran et souvent, cette apparition se fait pendant que Wade combat d’autres ennemis (oui dans ce jeu, se sont de vraies mêlées, il n’y a pas de combats au tour à tour façon Assassin’s Creed). Mais une fois qu’on appuie, il faut attendre que l’animation de Wade se finisse et qu’il réagisse à la touche. Le procédé est assez rapide et rend le jeu réaliste, il faut l’admettre, mais notre instinct de joueur nous pousse à appuyer une deuxième fois sur la touche pour être sûr que la manipulation soit bien prise en compte et on se retrouve téléporté sans l’avoir voulu après avoir esquivé un coup. Non seulement cela casse les combos et par ailleurs, nous fait perdre du pognon, mais c’est surtout frustrant pour nous car on n’arrive pas toujours à faire ce que l’on veut. Il faudra plusieurs heures de jeu pour commencer à s’y faire et moins jouer dans l’improvisation. C’est assez dommage d’avoir un jeu si beau avec une bonne prise en main si on n'arrive pas à agir comme bon nous semble, surtout dans des combats qui demandent de la vitesse et du doigté.
Le dernier point que je reproche au jeu, c’est de ne pas avoir de limite clairement définie. On retrouve le problème de mur invisible comme dans beaucoup de jeux mais cela est surtout handicapant sur certaines plateformes qui nous font hésiter à sauter dessus vu qu’on ne peut pas toujours être sûr que cela soit possible. Il faut cependant avouer que cela n’entache pas l’élégance du jeu et maintient les graphismes réalistes donc je pense que ce dernier point ne compte que comme un demi-défaut.
Bon les points faibles, c’est fait. Reste plus que la conclusion et je te laisse tranquille Wade.
Pour conclure, je dirais que ce jeu est vraiment bien fait. On sent qu’il reprend tout de l’univers de Dead Pool et malgré son côté décalé, il ne se prend pas à la légère. Les efforts ont vraiment été maintenus pour rendre un hommage à Dead Pool qui équivaut à l’impact qu’il peut avoir sur ses fans. Pour moi c’est un jeu fait par des fans, pour des fans et pour tous ceux qui seraient désireux de connaître Dead Pool autrement qu’en achetant les comics. Le personnage étant bien respecté, l’univers colle bien aux comics, on peut donc dire sans risque que ce jeu porte bien son nom.
- 100% Deadpool
- Bonnes musiques
- Aspect soigné
- Interfaces ordonnées
- Combats parfois chaotiques
- Un peu répétitif
- Assez difficile
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Commentaires
Ben... Le principe au fond c'est plutot de croire que c'est le vrai deadpool dans le jeu. Faut pas le considérer comme un personnage de jeu video mais juste comme un être à part entière qui passe du format 2D (comics) à la 3D virtuelle. Donc si tu pars de ce principe, c'est normal qu'il fasse des remarques sur le jeu ou sur la jouabilité; c'est qu'il commente son nouvel environnement auquel il n'est pas spécialement adapté. D'autant qu'il faisait déja des remarque au lecteur dans les comics, le perso reste fidèle à lui même. On le retrouve juste là où on l'avait laissé. (comme un poto qu'on rencontre par hasard dans un bar).
Du coup, en faisant resortir tout ces petits changements qui sont, pour la plupart, des défauts; tu prends conscience, en même temps que Deadpool, des limites du jeu et c'est pour ça que ça semble aussi décalé.
(C'est un peu philosophique comme réponse, navré)
Sympas le test mais perso je trouve que ce jeu accuse un certain décalage avec le personnage original, c'est un ressenti personnel mais du coup je trouve l'ambiance un peu trop lissée et normalisée c'est dommage.
oui t'as correction est tres correcte. Désolé pour les S, on a été 2 à corriger pourtant.
Merci pour le complment, je vais essayer de m'appliquer toujours autant. Ceci dis, je devrais avoir plus de temps maintenant que j'ai arreté les etudes pour rendre des tests plus souvent.
Eh bien, tu étais fâché avec les S ! Sympa comme test, même si j'avoue que là j'ai moins accroché. Faut dire que c'est pas trop mon univers ça par contre. Mais tes tests sont toujours aussi vivants, on sent que tu te mets vraiment dedans, c'est très agréable !
Je me dois de te signaler quelque chose concernant la correction. J'ai pris la liberté de corriger, à la fin de la 3ème ligne du paragraphe concernant la musique:
Dis-moi si j'ai bien fait ou si j'avais mal compris ce que tu voulais dire.
Joli test, je ne connais pas l'univers de ce (anti-)super-héros, mais ça m'a bien donné envie d'y jouer !