Brume

Test de Medieval 2: Total War

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Par - publié le 08 Juin 2007 à 19h51
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Si vous avez aimé jouer à Zelda, que diriez-vous de disposer de 2000 Link en arme et de les regarder se mettre sur la gueule gaiement ? Ça c'était pour le lien avec le monde du RPG : Medieval 2 est un jeu de stratégie de la longue série Total War, initiée en 2000 avec Shogun Total War.

La série Total War a renouvelé le monde de la stratégie en associant pour la première fois deux genres : wargame et stratégie en temps réel.
Précisons: la série emploie le genre wargame dans la phase de gestion d'une carte générale, dans le cas présent l'Europe et le bassin méditerranéen. Il s'agit, sur cette carte, de gérer les régions tenues, concrétisées par une ville ou un château, dans un déroulement en tour par tour, évidemment avec pour objectif d'agrandir son territoire.

 

Dans les villes, il faut décider de la construction des bâtiments (de défense, de recrutement, économiques, d'utilité publique, religieux), du recrutement d'unités (infanterie, cavalerie, archerie, unités de siège, flotte, espions, diplomates, assassins, marchands, prêtres, etc.), de l'imposition pour le cas des villes. 
Il faut alors équilibrer son budget entre les différentes dépenses pour profiter au maximum des florins accumulés afin de... se "foutre sur la gueule" (oui, quand on insère War dans le titre c'est pas pour rien) avec ses voisins pour la domination des territoires, tout en évitant les révoltes dans ses villes et châteaux. Inutile de préciser qu'un château convient mieux pour recruter des unités diverses et performantes, qu'une ville dont on s'attache à tirer le plus grand pécule : il est possible à n'importe quel tour de convertir au besoin, et si on en a les moyens, une ville en château et vice-versa.
Sur cette même carte générale se dessine les mouvements de troupes et donc les rencontres d'armées ennemies, ou d'une armée avec une ville ou château: ces déplacements décident de l'autre phase du jeu, nettement plus rock & roll: les batailles.

A noter qu'il est possible d'opter pour l'auto-gestion des villes et châteaux, ou l'auto-résolution des batailles: pour ma part je doute de l'efficacité de l'IA à fournir des armées cohérentes compte-tenu de ce que l'on a souvent en face de soi.

 

Les batailles sont l'occasion pour le jeu de nous en mettre plein la vue. Détail des unités, animations de feu, flèches sifflant au-dessus des têtes, charges de cavalerie, etc. : c'est une réussite esthétique, mais au prix de 11 Go sur le disque dur monopolisés, et d'une configuration minimale gentiment méchante (c'est pour l'oxymore). C'est là où ça coince : à ce niveau de détail il devient vite compliqué d'afficher beaucoup d'unités (avec une configuration entre la minimale et celle conseillée, je ne peux en théorie afficher que 4000 béligérents, mais en pratique un bon millier de moins tellement ça rame). On garde quand même le privilège d'assister à des mêlées ahurissantes: un ordi à la pointe permet à 6000 malheureux soldats de jauger leur chance du jour, sans compter les armées de renfort. 

Les phases de combat opposent soit deux armées entre elles quelque part en "campagne" (du désert égyptien aux hautes terres d'Ecosse en passant par les Alpes suisses et la forêt noire: c'est divers, c'est beau), soit un assiégeant contre une place forte, ville ou château. Il s'agit d'anéantir l'ennemi, ou de le mettre en déroute, ou encore, dans le cas d'un assiégeant, d'occuper la place centrale pendant trois minutes : bref, il s'agit de s'engager sans concessions contre l'adversaire. On peut reprocher un certain manque d'initiative de la part de l'IA quand elle ne se sent pas ultra puissante.
Les batailles navales sont toutes en résolution automatique... dommage.

 

Les modes de jeux sont peu variés. La campagne vous propose d'incarner une faction entre: France, Angleterre, Ecosse, Espagne, Portugal, Maures, Milan, Venise, Sicile, Danemark, Saint Empire Romain Germanique, Pologne, Hongrie, Russie, Empire Byzantin, Turquie, Egypte, etc.. Le but est simple, s'étendre suivant les objectifs fixés. Il est notable que dans ce monde guerrier se détachent d'autres thématiques, comme la religion : le Pape est un personnage de premier plan. Quand on est une nation catholique, on obéit au Pape pour ne pas se faire excommunier et se prendre le menu best of croisade contre sa capitale et des troubles religieux qui minent l'ordre public dans ses villes. On peut espérer qu'un de ses prêtres à la piété suffisante devienne cardinal, ce qui permet de voter pendant l'élection et d'espérer que son poulain devienne à son tour le successeur de Saint Pierre, le prince des apôtres, et qu'il roule en papamobile: celui-ci sera alors à votre botte. L'intérêt d'être en bons termes avec le pape est que d'une part la satisfaction religieuse, d'autre part l'ordre public, soient au beau fixe ; mais surtout de pouvoir demander la tenue d'une croisade contre une nation non catholique ou une faction catholique dont le roi a été excommunié (le pape n'aime pas les combats entre fils de la chrétienté, une sommation d'arrêt contre une nation pieuse doit être respectée si on ne veut pas cumuler les problèmes).

La diplomatie a elle aussi une large part dans ce mode: il est possible de nouer des alliances et des accords divers et variés permettant de tirer des avantages stratégiques ou pécuniaires, cependant l'IA n'est pas très bien réglée dans ce domaine et les trahisons suivies d'une demande d'alliance le tour d'après ne sont pas rares.

 

En-dehors de ce très bon mode de jeu, c'est un peu vide: les batailles historiques sont très peu nombreuses (hastings, tannenmerg, azincourt, pavie, etc.) et le mode bataille personalisée ne comble pas à lui tout seul le vide. 
A noter un mode multijoueurs pour s'affronter dans le mode de batailles à proprement parler: je n'ai pas testé.

 

Dans mon cas j'ai adopté ce jeu en successeur de l'inoubliable Age Of Empire II: The Conquerors. C'est une immersion plutôt réussie dans le Moyen-Âge dans les deux phases de jeu: les combats sont criants de réalisme et le reste du jeu intègre plutôt bien la situation politique et économique de l'époque. N'ayant pas touché aux oppus précédents, je ne suis pas en mesure de comparer, mais j'ai grosso modo lu que c'était une suite logique à Rome Total War, avec de bons graphismes et des évolutions parcimonieuses.


Galerie photos
Les + / Les -
  • La qualité des graphismes
  • Le jumelage Wargame et STR
  • Le mode campagne
  • Le nombre d'unités que l'on peut engager sur un champ de bataille
  • La configuration requise
  • Une IA un peu bête
Evaluation
Graphismes
Les phases de combat sont très belles, criantes de réalisme dans les graphismes et, dans une moindre mesure, dans l'animation... mais seulement quand on dispose d'une bécane de compétition...
Musique
Une franche réussite : accompagnement discret mais toujours en rapport avec l'action.
Jouabilité
Il faut vraiment se lever tard pour pondre un jeu de stratégie brouillon sur ce point : le didacticiel et les rubriques d'aide très bien faits aiguillent le joueur débutant.
Durée de vie
Plutôt bonne: le nombre de factions permet de diversifier les approches des cinq siècles de campagnes mis à disposition, cependant, quand on a fait le tour de ce mode et des trop peu nombreuses batailles historiques, on s'embête.
En résumé
17 pour les petites anicroches citées ; sinon c'est une franche réussite dans le domaine de la gestion-stratégie médiévale.
17 /20 0
Date de sortie française: 
10/11/2006
Sortie japonaise: 
13/11/2006
Sortie américaine: 
05/04/2007
Éditeur: 
Développeur: 
Plateforme: 

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