Test de Castlevania: The Lecarde Chronicles 2
Quelques mois après avoir découvert le premier volet, je me suis lancé dans ce second opus. Alors que l'épisode initial rendait hommage aux épisodes du style classique de la série, sa suite s'oriente vers une formule mixte entre celle de Castlevania 2: Simon's Quest et celle des Metroidvania. Alors que je jugeais le premier comme étant digne de faire partie de la saga officielle, qu'en est-il du deuxième ?
Cinq ans après sa victoire contre les membres de la famille Von Viltheim, Efrain Lecarde est envoyé en France par le pape afin d'investiguer sur des événements troublants. Il ne sait pas qu'il est sur le point de tomber sur une affaire qui aura de grandes conséquences...
Au niveau du scénario, il faut dire que ce fan game se limite au strict minimum. Les dialogues avec les NPC apportent de vagues indices sur les événements de l'histoire et le pourquoi du comment n'est véritablement montré qu'à la toute fin du jeu. Cela dit, je me vois mal pénaliser cet aspect du jeu tant il n'a que peu d'incidence dans l'appréciation générale. Ceux qui n'aiment pas les jeux bavards apprécieront la sobriété des dialogues. A noter qu'un narrateur vous lira les principaux textes au début et à la fin de l'aventure. Un narrateur nul autre que Robert Belgrade, qui a doublé Alucard dans la version originale de Symphony of the Night sur PS1 (le doublage a été changé dans la version PSP). On peut également remarquer l'apparition du fils de Dracula à plusieurs endroits du jeu.
Venons-en au gameplay. Comme mentionné en introduction, Lecarde Chronicles 2 part dans une autre direction par rapport à son précédesseur. La plate-forme ici est surtout utilisée pour atteindre de nouveaux lieux, voire déjouer quelques pièges, mais globalement le jeu est moins difficile que sa préquelle d'il y a quatre ans. Il y a bien des passages plus ardus, voire parfois frustrants. Globalement, le jeu est divisé en deux parties : la première moitié a une allure proche de celle que l'on peut trouver dans le second volet de la série, initialement sorti sur NES : Simon's Quest. Vous avez ici trois villes, qui servent de hub et dans lesquelles vous pouvez acheter différents objets (armes, armures, potions, cartes...) et accéder aux différents lieux qui composent le jeu. Les points de sauvegarde et de téléportation sont très espacés dans cette première moitié, et ceci combiné à la forte nécessécité d'effectuer de nombreux allers-retours rend cette partie plus frustrante qu'elle ne devrait l'être. Elle n'en est pas mauvaise pour autant, loin de là, mais la seconde partie relève bien plus le niveau !
Dans la seconde moitié, le jeu change de style pour se rapprocher de celui que l'on trouve dans les épisodes post-Symphony of the Night. Du pur Metroidvania, à l'exception du fait qu'il n'y a pas de points d'expérience à amasser. On retrouve donc un énorme château à parcourir, avec plein de lieux inaccessibles tant que vos compétences ne vous le permettent pas. Des compétences en grande partie acquises dans la première moitié du jeu qui se verront améliorées dans la seconde : on passe du double au triple saut, au double air dash et au air dash allongé... Ce ne sont que quelques exemples ! Dans la première partie, le jeu étant très linéaire, on devait souvent trouver un artefact dans un des trois comtés du jeu pour pouvoir se rendre dans un lieu précis d'une des autres contrées, mais dans la seconde cet aspect est beaucoup mieux peaufiné. Tout cela est dû au positionnement intéressant des points de téléportation et de sauvegarde, mais aussi parce que la linéarité se perd un peu, ce qui nous offre plusieurs chemins à découvrir.
Dans le pur style Metroidvania, adieu le fouet comme arme principale et bonjour les armes à courte portée : épées, haches et massues viendront combler votre arsenal. A noter qu'à part la différence de puissance, aucun de ces types d'arme ne diffère des autres, contrairement à ce que l'on peut trouver dans Symphony of the Night. A part lorsque le jeu nous y oblige pour des questions d'énigmes, inutile donc de changer d'arme une fois que l'on en a obtenu une plus puissante. Efrain peut équiper jusqu'à cinq pièces d'équipement différentes : les armes, les armures, les anneaux, les colliers et les casques/masques. Certains équipements offrent des bonus comme une attaque/défense/chance/taux de critique améliorés, une protection contre un statut négatif (poison, faiblesse, malédiction...) ou la possibilité de marcher sur le feu et les piques. Tous ces éléments sont soit vendus dans les différents commerces, soit dénichés dans des salles (secrètes ou non) voire récupérés sur les ennemis comme butin.
En dehors des équipements principaux, on retrouve les célèbres sous-armes de la série : la hache de lancer, le couteau, la pierre, la croix et l'eau bénite. Celles-ci s'utilisent en appuyant sur la touche d'attaque tout en maintenant la flèche haut, une habitude pour les vétérans de la série. Contrairement au premier volet, le système de crash n'est pas utilisé ici. On trouve à la place un système de magie noire (Von Viltheim, héritée des boss de l'épisode antérieur) et blanche (Holy) qui consommeront une grande quantité de coeurs en échange d'un pouvoir particulier : augmentation de l'attaque, regain de vie, attaque surpuissante... Chaque type de magie peut être amélioré jusqu'à cinq fois.
J'ai beaucoup apprécié ce titre, peut-être moins que le premier pour les raisons suivantes : la première moitié est assez poussive et les boss du jeu sont pour la plupart d'entre eux facilement spammables avec la bonne arme secondaire ou le bon pouvoir, si vous prenez la précaution d'avoir le maximum de coeurs possible avant chaque combat ! De ce fait, j'ai trouvé les boss moins techniques que dans le premier. Seul quatre ou cinq d'entre eux m'ont vraiment donné du fil à retordre. Aller chercher les artefacts d'amélioration de vie et du nombre de coeurs aide beaucoup à diminuer la difficulté, mais rechercher ces éléments est un vrai plaisir. A noter que le jeu dispose d'énigmes relativement bien fichues, dont les solutions vous obligeront parfois à bien retenir des textes trouvés à d'autres endroits (mais sur PC vous avez les captures d'écran !). Certaines d'entre elles sont assez obscures et réclameront une bonne dose de réflexion. Si je peux donner un conseil : notez l'emplacement des salles dans lesquelles vous remarquez quelque chose sur lequel vous ne pouvez rien faire, car vous aurez à y revenir tôt ou tard et ces salles sont planquées dans l'intégralité de la carte ! La véritable fin du jeu nécessite d'avoir certains objets et il faut pratiquement atteindre les 100% pour ce faire. Comptez entre 10 et 15 heures de jeu pour tout faire. Les plus téméraires recommenceront le jeu en mode Ring of Fury, mais pour les autres il y a aussi le célèbre mode Boss Rush, qui permet d'incarner Alucard en plus d'Efrain, contrairement à la quête principale.
Mention spéciale aux musiques très réussies. Jeffrey Montoya a vraiment assuré sur ce coup. Respect au développeur une fois encore pour avoir réalisé tous les graphismes et le game design à lui tout seul.
- Une très bonne durée de vie
- De nombreux boss
- Des secrets à la pelle et des énigmes bien fichues
- Lieux variés
- Un des meilleurs fan games du genre, à coup sûr
- Certains passages frustrants
- Beaucoup d'allers-retours longuets, surtout en première moitié de partie
- Pas mal de boss trop simples/spammables
- Le manque de téléporteurs dans les trois comtés
- Les noms des objets en anglais dans la VF, les textes plein de coquilles
Bien que ce jeu ne soit pas aussi réussi qu'un jeu officiel de la série, il n'en reste pas moins un excellent fan game avec un niveau de finition extraordinaire. Je recommande ce titre à tous les fans de la série, sans problème !
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Commentaires
Je pensais à Orcus dans Illusion of Time, ou au boss de fin de Starfox Adventures. Ou même au boss de fin de DKC Returns.
Le reste du corps est derrière la glace. C’est un boss un peu typique de Castlevania, mais c’est pas Rayman hein y a toujours un corps et des membres lol
C'est marrant que le doubleur soit le même que dans SotN... Le gars doit avoir le bras long !
La question qui me tue, c'est : pourquoi dans tous les jeux y a un boss qui est une tête avec des mains ?